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  • Bénédicte Le Gall

Rebecca Rohmer (Riv K – Paris), la cuisine haute en saveurs

Rebecca Rohmer propose, au sein de son restaurant Riv K, à Paris, une cuisine fusion

singulière, alliant avec équilibre ses deux régions de cœur : l’Asie et la Méditerranée.


Rebecca grandit à Paris au sein d’une famille mixte, avec un père français et une mère israélienne. Cette passion de la cuisine qui l’anime encore aujourd’hui, Rebecca la ressent depuis toute petite : « Quand j’avais 8 ou 10 ans, j’ai suivi les cours de cuisine pour enfants « Les petits Cordons Bleus » proposés par l’école Le Cordon Bleu Paris », se rappelle-t-elle.

Rebecca Rohmer ©Simon Détraz

Au lycée, elle suit un cursus généraliste, sans grand enthousiasme : « C’était une catastrophe, je n’étais pas du tout scolaire ! » confie-t-elle. Baccalauréat en poche, elle part, direction Montpellier, pour faire une formation de mise à niveau en cuisine pendant 6 mois, avant de revenir à Paris pour travailler aux côtés de Christian Constant dans son restaurant Les cocottes, en tant que commis. Pendant près de deux ans, elle y gravit les échelons, avant de partir se former auprès d’autres grands noms de la gastronomie française, tels que Yannick Alléno, Cyril Lignac, ou encore Dominique Bouchet. Parmi ses nombreuses expériences en cuisine, tout n’a pas toujours été facile : «Bien souvent, j’étais la seule fille dans des brigades d’une trentaine de personnes » ; « On travaille dans un environnement difficile : il faut être fort mentalement et accepter de se faire insulter toute la journée ».


Son tout premier poste de cheffe, elle l’occupe lorsqu’elle vient en renfort pour aider un de ses amis qui ouvre son établissement dans le 11e arrondissement. Mais, à l’âge de 22 ans, elle voit déjà plus loin : « Je ressentais le besoin d’avoir quelque chose à moi, je voulais ouvrir mon propre restaurant » explique Rebecca. Mais, avant de faire le grand saut, la jeune femme entame un tour d’Asie pendant 6 mois. Elle visite la Thaïlande, la Chine, le Japon, et y découvre les saveurs des cuisines asiatiques. Sur le chemin du retour, elle en profite pour faire un détour en Israël, et s’imprégner de la culture du pays de ses ancêtres. Là-bas, elle a le déclic : en rentrant, elle va ouvrir son restaurant, et y proposer des plats alliant l’Asie et la Méditerranée : « Je voulais raconter mes origines, et y ajouter une touche de l’Asie, dont je suis tombée amoureuse ».


Mais lorsqu’elle entame les démarches pour donner naissance à son projet, c’est la désillusion : « Les banques ne me faisaient pas confiance : elles étaient réticentes car je n’avais pas de diplôme en cuisine et pensaient qu’au vu de mon jeune âge, je manquais d’expérience », déplore la cheffe autodidacte. Malgré tout, Rebecca persévère et parvient à convaincre une banque, à une seule condition : qu’elle passe son CAP cuisine, ce qu’elle finit par faire : « On entend souvent dire que les diplômes n’ont pas d’importance, mais en France, ce n’est pas le cas ».

Riv'K Paris ©Simon Détraz

En 2019, son rêve prend forme : son restaurant Riv K, traduction de Rebecca en hébreu, ouvre ses portes. Mais, pendant les quelques mois qui suivent, elle peine faire connaitre son adresse. La crise du Covid, qui l’oblige à fermer temporairement son établissement, lui estplutôt bénéfique : « J’ai profité de cette période pour faire des travaux, retravailler le compte Instagram de Riv K, et remodeler la carte » ; « J’ai aussi contacté des influenceurs et des youtubeurs pour leur faire gouter ma cuisine : comme on était confinés, j’allais les livrer moi-même ». Cette stratégie fonctionne : dès la réouverture, les clients affluent chez Riv K.


A la carte, les régions coup de cœur de Rebecca sont mises à l’honneur, dans des recettes au parfait équilibre : en entrée, un houmous noir agrémenté de tofu tempura, zaatar et chips de nori, ou encore un ramen avec des boulettes de matzo pour le plat. Les boissons sont élaborées dans le même esprit, avec des cocktails à base de matcha, de yuzu, de saké, ou encore d’anis. Côté vin, les clients peuvent opter pour des crus français ou israéliens. Et pour le dessert, Rebecca a fait du pain perdu sa recette signature : elle le décline à l’infini.


Désormais à la tête d’une équipe de 5 personnes, l’entrepreneure compte bien continuer de grandir, pourquoi a pas en ouvrant une seconde adresse, cette fois-ci plus tournée sur le concept de cantine du midi.



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